(Extrait du Cahier du District d’Août 1993 de J.C. CARNOYE)
Au seuil de notre histoire, on trouve le peuple des Rêmes, de souche germanique, venu du Nord ou de l’Est entre 200 et 150 avant J.C.. Il s’était imposé aux éléments de l’ancienne population provenant des invasions celtiques et belges. Les Rêmes étaient membres de la Confédération Belge au 1er siècle avant J.C., mais subissaient la suprématie des Suessions (installés vers Soissons).
Lors de la conquête de la Gaule, les Rêmes « collaborèrent » de suite avec les Romains, et les soutinrent dans toutes les guerres qui se déroulèrent alors. On les a comparés récemment aux « harkis des Romains » (général Delaunay). Même dans le soulèvement de Vercingétorix, les Rêmes étaient aux côtés des Romains. César les reconnut comme le « deuxième peuple des Gaules ». L’honneur d’être « alliés » du peuple romain leur donna prospérité et liberté (avec entre autres une exonération d’impôt).
Administrativement, chaque peuplade à l’époque romaine était fixée sur un territoire désigné sous le nom de « Civitas » ou cité, et chaque cité se subdivise en « pagil » (ou pays). Plusieurs « civitas » (en toute rigueur : Civitates) formèrent la province. Le Pagus Tarduniensis était donc une unité territoriale plus petite que la civitas.
Par la suite, lors de la pénétration du Christianisme, les évêques se sont installés dans les villes et les circonscriptions administratives ecclésiastiques, les diocèses, coïncidèrent avec les « cités ». Le Tardenois appartenait donc au diocèse de Reims.
Lors de la Révolution de 1789, les arrondissements et les cantons devinrent des entités administratives.
Le 16 mai 1790, le canton de Gueux est créé comprenant les communes de Gueux, Coulommes, Vrigny, Janvry, Germigny, Jouy, Aubilly, Saint-Euphraise, Méry-Prémecy, Muizon, Rosnay, Villedommange et Thillois. Ce n’est qu’en 1800 que le canton de Ville-en-Tardenois fut créé sous sa forme actuelle (Thillois étant rattachée au canton de Reims). En 1790, Branscourt, Treslon et Sapicourt appartenaient au canton de Faverolles ; Bouilly et Courmas appartenaient au canton de Chaumuzy ; Champigny au canton de St-Brice-Courcelles, et Trigny au canton de Saint-Thierry.
Le district de Gueux est une entité plus récente (1973) (1). Il est issu d’un regroupement de communes. Elles appartiennent en majorité au canton de Ville-en-Tardenois (les communes de l’ancien canton de Gueux avec en plus Courmas, Bouilly, Branscourt, Courcelles-Sapicourt, Treslon, Les Mesneux, Sacy , Ecueil), mais aussi aux cantons de Fismes (Trigny), de Verzy (Chamery et Sermiers) ou de Reims (Thillois, Champigny).